Les habitats naturels
Les Landes de Monteneuf présentent une diversité paysagère et biologique considérable. Landes, prairies, bois, étangs... forment une véritable mosaïque de paysages où sont abritées une faune et une flore rares et variées.
La pauvreté des sols, à laquelle s’ajoute acidité et faible profondeur, est à l’origine de la richesse du patrimoine naturel.
L’environnement de Monteneuf est particulièrement bien préservé. La variété des conditions écologiques permet à tous les types de landes de se développer permettant à une multitude d’espèces d’y évoluer.
L’entretien de ces milieux est parfois essentiel à leur préservation.
Landes sèches Affleurements rocheux Landes mésophiles Landes humides Landes boisées
Boisements Ptéridaies Prairies Plans d'eau
Landes sèches
Cet habitat se développe sur des sols peu profonds, caractérisés par de nombreux affleurements de schiste pourpre et une très faible réserve en eau. La végétation qui s’y développe est adaptée à ces conditions difficiles. On y retrouve principalement de l’Ajonc d’Europe, de la Bruyère cendrée, de la Callune (appelée aussi fausse Bruyère), ou encore une graminée appelée l’Agrostide de Curtis.
Une petite zone de lande sèche, très localisée sur la réserve, présente un grand intérêt floristique : elle abrite des orchidées et une espèce de grande rareté, l’Isoète épineux. On rencontre habituellement cette petite fougère sur les falaises littorales et en Bretagne intérieure. Il n’existe que deux stations à l’abriter en Morbihan, une se trouve à Monteneuf.
Affleurements rocheux
Sol squelettique, en cours de formation grâce à la colonisation des lichens et des mousses. Les lichens sont très nombreux sur les affleurements rocheux : en 2018, un groupe de lichénologues, dont J. Esnault et J.Y. Monnat, en ont recensé 160 espèces différentes sur la réserve naturelle.
Landes mésophiles
Il s’agit de landes se développant sur des sols acides et moyennement humides, où la Bruyère ciliée et l’Ajonc nain sont les espèces dominantes. La Molinie bleue est l’herbacée la plus présente.
Avec des conditions hydriques intermédiaires, plusieurs espèces de bruyère se développent ainsi que des espèces assez rares comme le Genêt d’Angleterre. La diversité floristique est intéressante et ces milieux sont très propices à la nidification des oiseaux notamment.
La Bourdaine peut avoir un recouvrement important tout comme le saule, ce qui peut donner un aspect arbustif à ces landes.
Landes humides
Ces landes se développent sur des sols très acides, pauvres et gorgés d’eau la majeure partie de l’année. Elles se caractérisent par la présence de la Bruyère à quatre angles, de la Bruyère ciliée, de l’Ajonc nain et de la Molinie bleue. Dans les zones les plus humides, les Sphaignes forment un tapis plus ou moins continu. Dans ce cas, ces landes sont qualifiées de tourbeuses et des plantes carnivores, comme la Droséra, peuvent se développer dans ces milieux.
Les landes humides sont dites prioritaires en Europe de par leur richesse et leur raréfaction.
Landes boisées
Les Landes sont des milieux semi-naturels, l’abandon des pratiques agro-pastorales, les conditions écologiques et plus particulièrement les caractéristiques du sol permettent une évolution vers le boisement. A l’inverse des milieux de bois qui sont dits fermés, les landes sont des milieux ouverts, si bien que leur aspect boisé correspond à un état dégradé.
Le pin maritime est la principale espèce qui a colonisé naturellement tous les types de landes à partir de quelques parcelles qui ont été plantées. Sous les pins, Bruyère, Ajonc et Molinie ont un fort recouvrement.
Boisements
Les boisements sont assez étendus au sein du site naturel et très morcelés à la fois. Feuillus et résineux ont pu se développer dès lors que les landes n’ont plus été entretenues. Ce sont des milieux dits fermés, c’est à dire boisés, offrant des habitats complémentaires aux milieux de landes et de prairies.
Dans ces boisements, on trouve essentiellement du pin pour les résineux et du chêne, bouleau, saule ou châtaignier pour les feuillus. Le sous-bois diffère selon le type de groupement forestier :
- pour les feuillus : la ronce, la Molinie bleue ou la Fougère aigle occupent le sous-bois.
- pour les pinèdes : les épines du pin acidifient le sol si bien que très peu d’espèces végétales poussent sous-bois si ce n’est la Fougère.
Les boisements constituent le milieu de vie de nombreuses espèces animales (oiseaux, chauves-souris, insectes...).
Ptéridaies
Les Fougères, du nom scientifique Ptéridophytes, sont des plantes considérées comme forestières. Sur les Landes de Monteneuf, la Fougère aigle occupe une grande partie des milieux et peut devenir envahissante, colonisant landes, prairies et boisements. En formant une couverture végétale très dense, elles étouffent petit à petit toutes les autres plantes si bien qu’elles seules peuvent se développer dans ce que l’on appelle une ptéridaie. Ces friches peuvent être faiblement à moyennement boisées par des bouleaux ou des chênes. Elles ont peu d’intérêt en termes de biodiversité même si certaines espèces peuvent y trouver refuge.
Il s’agit d’une espèce envahissante : elle bouleverse et modifie l’écosystème, entrainant notamment une perte de biodiversité. Entretenir la lande impose donc de mettre en place des techniques pour faire reculer cette plante.
Prairies
Formant des milieux dits ouverts, c’est à dire non boisés (comme les landes), les prairies se caractérisent par une végétation essentiellement herbacée.
Différents types de prairies naturelles sont présents au sein du site naturel. Les sols pauvres permettent à une flore particulière de se développer. Bien que les Herbacées soient le seul type de végétation présent, on y trouve un nombre important d’espèces.
Les prairies humides constituent des milieux très intéressants où l’on trouve une flore diversifiée et de nombreuses espèces animales souvent peu répandues comme les Amphibiens, les Papillons ou les Libellules. La biodiversité abritée dans ce type de milieu, appelé zone humide, est originale en raison du sol qui est gorgé d’eau une grande partie de l’année.
Milieux à l’interface entre l’eau et la terre, les zones humides (mares, cours d’eau, prairies et landes humides...) constituent des réservoirs de vie où nombre d’espèces ne peut se développer nulle part ailleurs ! Malheureusement, ces milieux disparaissent entrainant avec eux cette extraordinaire biodiversité. Il est essentiel de les préserver d’autant plus qu’elles participent à la qualité de l’eau que nous buvons. Aujourd’hui, les zones humides sont reconnues "patrimoine commun de la nation", leur protection est donc une priorité.
Plans d’eau
Situé sur un point haut, en tête de bassins versants, seule la pluie alimente la nappe phréatique et les plans d’eau du site, qui bénéficie donc d’une eau de bonne qualité, peu chargée en éléments nutritifs (nitrates, phosphates...). La variation du niveau d’eau au cours de l’année permet à des plantes originales de se développer.
Différents plans d’eau sont présents au cœur des Landes de Monteneuf.
- Alimentées par des sources, plusieurs mares sont réparties dans les landes humides. Ces milieux regorgent d’une biodiversité importante (Amphibiens et Insectes).
- Deux étangs (plans d’eau artificiels) sont présents sur la réserve : l’étang de Quéhéon et l’étang du Chaperon rouge.
L’étang de Quéhéon a été créé en 1990 dans le but de constituer une réserve à incendie. Il a été creusé au sein de landes humides et tourbeuses, des milieux extrêmement riches. Aujourd’hui, il présente un faible intérêt du point de vue naturaliste. Les rares espèces (Crapaud commun et quelques insectes) recensées attestent d’un dysfonctionnement.
L’étang du Chaperon rouge, en aval, héberge quant à lui une plus large variété d’espèces (Libellules, Amphibiens, végétation aquatique…)..